Traits de personnalité paranoïaque

AVERTISSEMENT: Les traits de personnalité désignent des modalités durables « d’entrer en relation avec », de percevoir et de penser son environnement et soi-même, qui se manifestent dans un large éventail de situations sociales et professionnelles. Ces « traits » ne constituent des « troubles » que lorsqu’ils sont rigides et inadaptés et qu’ils causent une souffrance subjective ou une altération significative du fonctionnement. La caractéristique essentielle d’un trouble est d’être une modalité durable de l’expérience vécue et des conduites qui dévie notablement de ce qui est attendu dans la culture de l’individu et qui se manifeste dans au moins deux des domaines suivants : la cognition, l’affectivité, le fonctionnement interpersonnel ou le contrôle des impulsions. Ces modalités durables sont rigides et envahissent une large gamme de situations personnelles et sociales ; elles causent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants. (Source DSM IV p.790)

La caractéristique essentielle de la Personnalité paranoïaque est un mode général de méfiance soupçonneuse à l’égard des autres dont les intentions sont interprétées comme malveillantes. Le trouble apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers.

Les sujets paranoïaques s’attendent à ce que les autres les exploitent, leur nuisent ou les trompent, même si aucune preuve ne vient étayer ces attentes. Avec peu ou pas d’indices, ils soupçonnent les autres de conspirer contre eux et de pouvoir les attaquer sans raison à tout moment. Ils ont souvent l’impression d’avoir été blessés gravement et irrémédiablement par une ou plusieurs personnes, même en l’absence de toute preuve objective. Ils sont préoccupés par des doutes injustifiés sur la loyauté ou l’honnêteté de leurs amis ou de leurs associés et passent les faits et gestes de ceux-ci à la loupe en quête de preuves de mauvaises intentions. Tout ce qui est perçu comme un manquement à la confiance ou à la loyauté vient renforcer leurs soupçons latents. Ils sont surpris si un ami ou un associé se montre réellement loyal au point de ne pas arriver à y croire. S’ils sont en difficulté, ils s’attendent à ce que leurs amis ou leurs associés les attaquent ou les abandonnent.

Les sujets paranoïaques ont du mal à se confier à autrui ou à nouer des relations proches par crainte de voir l’information partagée voire utilisée contre eux. Ils refusent parfois de répondre à des questions personnelles, prétextant que « ça ne regarde personne ». Ils discernent des sens cachés, menaçants ou humiliants dans des commentaires ou des événements anodins. Par exemple, une personne paranoïaque peut penser que l’erreur d’un caissier est une tentative délibérée de le voler et que le commentaire humoristique d’un collègue est une critique grave de sa personne. Les compliments sont souvent mal interprétés (p. ex., un compliment sur un nouvel achat est interprété comme une critique de son égoïsme ; un compliment sur une réalisation est interprété comme une incitation à travailler encore plus). Ces sujets peuvent penser qu’une offre d’assistance est une manière de leur dire qu’ils ne sont pas capables de se débrouiller seuls.

Les sujets paranoïaques gardent rancune et ne pardonnent pas facilement ce qu’ils ont perçu comme une insulte, une attaque ou du mépris. Des manques d’égard mineurs provoquent des réactions hostiles majeures et les sentiments d’hostilité persistent pendant longtemps. Comme ils sont toujours à l’affût des intentions malveillantes des autres, ils ont souvent le sentiment que l’on attente à leur caractère ou leur réputation ou qu’ils ont été insultés d’une manière ou d’une autre. Ils sont prompts à la contre-attaque et réagissent avec colère à ce qu’ils ont perçu comme des agressions. Les sujets présentant ce trouble peuvent faire preuve d’une jalousie pathologique et soupçonner, en l’absence de toute preuve, leur époux ou partenaire de les tromper . Ils étayent parfois leurs soupçons avec des éléments indirects ou anodins qui deviennent des « preuves ». Ils veulent garder un contrôle total des relations intimes pour ne pas être trompés et cuisinent souvent leur partenaire sur leur emploi du temps, faits et gestes, intentions ou fidélité.