Traits de personnalité dépendante.

AVERTISSEMENT: Les traits de personnalité désignent des modalités durables « d’entrer en relation avec », de percevoir et de penser son environnement et soi-même, qui se manifestent dans un large éventail de situations sociales et professionnelles. Ces « traits » ne constituent des « troubles » que lorsqu’ils sont rigides et inadaptés et qu’ils causent une souffrance subjective ou une altération significative du fonctionnement. La caractéristique essentielle d’un trouble est d’être une modalité durable de l’expérience vécue et des conduites qui dévie notablement de ce qui est attendu dans la culture de l’individu et qui se manifeste dans au moins deux des domaines suivants : la cognition, l’affectivité, le fonctionnement interpersonnel ou le contrôle des impulsions. Ces modalités durables sont rigides et envahissent une large gamme de situations personnelles et sociales ; elles causent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dansNB: l’intégralité des définition ci-dessous provient des pages du DSM 4, l’une des références pour les praticiens en psychologie clinique.

La caractéristique essentielle de la Personnalité dépendante est un besoin envahissant et excessif d’être pris en charge qui conduit à un comportement soumis et « collant » et à une peur de la séparation. Ce mode général apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers. Ces comportements dépendants et soumis visent à obtenir l’assistance d’autrui et naissent d’une perception de soi-même comme incapable de fonctionner adéquatement sans aide.

Les sujets qui ont une Personnalité dépendante ont beaucoup de mal à prendre des décisions dans la vie quotidienne (p. ex., choisir la couleur de la chemise qui doit être portée au travail ou savoir s’il faut emporter un parapluie) sans être rassurés ou conseillés de manière excessive par autrui. Ils ont tendance à être passifs et à autoriser d’autres personnes (souvent une personne précise) à prendre l’initiative et à assumer la responsabilité de la plupart des secteurs importants de leur existence.

Les adultes avant ce trouble de la personnalité dépendent typiquement d’un parent ou d’un conjoint qui décide pour eux où vivre, quel travail faire, quels voisins fréquenter. Les adolescents ayant cette personnalité peuvent laisser leurs parents déterminer leur tenue vestimentaire, leurs fréquentations, leurs loisirs et leur orientation scolaire et universitaire. Ce besoin que d’autres assument pour eux les responsabilités va au delà d’un besoin d’aide adapté à l’âge et à la situation (p. ex., les besoins d’assistance des enfants et des personnes âgées ou handicapées).

Une Personnalité dépendante peut exister chez quelqu’un qui souffre d’une affection médicale générale ou d’un handicap mais, dans ce cas, la difficulté à assumer des responsabilités doit dépasser ce qui serait normalement justifié par l’affection ou par le handicap.

Les personnes qui ont une Personnalité dépendante ont souvent du mal à exprimer leur désaccord, notamment avec la personne dont elles dépendent, en raison de leur crainte de ne plus être soutenues ou acceptées. Elles se sentent tellement incapables de fonctionner seules qu’elles accepteront des choses qu’elles savent pertinemment être fausses plutôt que de risquer de perdre l’aide de la personne dont elles dépendent.

Elles ne savent pas se mettre en colère, quand cela serait nécessaire, contre les personnes qui leur apportent soutien ou appui, par peur de se les aliéner.

Les individus qui présentent cette personnalité ont du mal à initier des projets ou à faire des choses seuls. Ils manquent de confiance en eux-mêmes et pensent qu’ils ne peuvent pas commencer et réaliser une tâche sans aide. Ils attendront que d’autres commencent car ils pensent qu’en général les autres savent faire les choses mieux qu’eux mêmes. Ils sont convaincus qu’ils ne peuvent pas fonctionner de manière indépendante et se présentent comme incapables et ayant besoin d’une assistance constante. Ils parviennent pourtant à fonctionner correctement s’ils reçoivent l’assurance que quelqu’un les supervise et les approuve.

Ils craignent parfois de devenir ou de paraître plus compétents car ils pensent que cela peut les mener à être abandonnés. Comme ils se reposent sur les autres pour résoudre leurs problèmes, ils n’apprennent souvent pas à vivre seuls, ce qui perpétue leur dépendance.

Les individus qui ont une Personnalité dépendante font des efforts énormes pour s’assurer le soutien et l’appui des autres, au point de se porter volontaires pour des tâches pénibles dans l’attente que ce comportement leur assure le soutien dont ils ont besoin. Ils sont prêts à se plier aux demandes, même non raisonnables, des autres. Leur besoin de maintenir un lien important aboutira à une relation inégale ou déséquilibrée. Ils peuvent faire des sacrifices extraordinaires et tolérer de mauvais traitements, verbaux, physiques ou sexuels. Il faut noter que ce comportement ne doit être considéré comme un signe de Personnalité dépendante que s’il est clairement établi que l’individu ne dispose pas d’autres possibilités.

Les sujets présentant cette personnalité se sentent mal à l’aise ou impuissants quand ils sont seuls par crainte exagérée d’être incapables de se débrouiller. Ils resteront à la traîne d’autres personnes qui sont importantes pour eux, même s’ils ne sont pas intéressés ou impliqués par ce qui se passe, seulement pour éviter de rester seuls.

Lorsqu’une relation proche se termine (p. ex., une rupture avec un partenaire sexuel ou le décès de la personne qui s’occupe d’eux), les sujets qui ont une Personnalité dépendante recherchent parfois de manière urgente une autre relation qui puisse assurer les soins et le soutien dont ils ont besoin. Leur croyance d’être incapables de fonctionner sans l’étayage d’une relation proche pousse ces individus à s’attacher rapidement à la première personne venue. Ils sont souvent préoccupés par la crainte d’être laissés à se débrouiller seuls . Ils se perçoivent comme tellement dépendants des conseils et de l’aide d’une autre personne importante pour eux, qu’ils craignent d’être abandonnés par elle sans que rien ne vienne justifier cette crainte.

Pour être retenues pour le diagnostic, ces craintes doivent être excessives et irréalistes. Par exemple, un homme cancéreux âgé qui vient habiter dans la famille de son fils pour que l’on s’occupe de lui fait preuve d’un comportement dépendant qui est adapté aux circonstances. Haut de page