Traits de personnalité schizotypique.

AVERTISSEMENT: Les traits de personnalité désignent des modalités durables « d’entrer en relation avec », de percevoir et de penser son environnement et soi-même, qui se manifestent dans un large éventail de situations sociales et professionnelles. Ces « traits » ne constituent des « troubles » que lorsqu’ils sont rigides et inadaptés et qu’ils causent une souffrance subjective ou une altération significative du fonctionnement. La caractéristique essentielle d’un trouble est d’être une modalité durable de l’expérience vécue et des conduites qui dévie notablement de ce qui est attendu dans la culture de l’individu et qui se manifeste dans au moins deux des domaines suivants : la cognition, l’affectivité, le fonctionnement interpersonnel ou le contrôle des impulsions. Ces modalités durables sont rigides et envahissent une large gamme de situations personnelles et sociales ; elles causent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dansNB: l’intégralité des définition ci-dessous provient des pages du DSM 4, l’une des références pour les praticiens en psychologie clinique.

La caractéristique essentielle de la Personnalité schizotypique est un mode général de déficit social et interpersonnel marqué par une gêne aiguë et par des compétences réduites dans les relations proches, par des distorsions cognitives et perceptuelles et par des conduites excentriques. Le trouble apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers.

Les individus présentant une Personnalité schizotypique ont souvent des idées de référence (p. ex., des interprétations fausses d’incidents anodins ou d’événements extérieurs qui prennent un sens spécial, inhabituel et particulier pour la personne. Ces idées doivent être distinguées des idées délirantes de référence auxquelles l’adhésion se fait avec une conviction délirante, Ces individus peuvent être superstitieux ou préoccupés par des phénomènes paranormaux qui sortent du cadre de leur sous-groupe culturel. Ils peuvent avoir l’impression d’être doués de pouvoirs spéciaux qui leur permettent de ressentir les événements à l’avance ou de lire les pensées des autres. Ils peuvent penser posséder des pouvoirs magiques pour contrôler les autres directement (p. ex., ils croient que leur conjoint sort le chien uniquement parce qu’ils y ont pensé une heure avant) ou indirectement par des rituels (p. ex., le fait de marcher à trois reprises devant un objet peut prévenir quelque chose de pénible).

Ils peuvent présenter des altérations des perceptions (p. ex., ressentir la présence d’une autre personne ou entendre une voix qui murmure son propre nom). Le langage peut être marqué par un vocabulaire ou une syntaxe inhabituels ou idiosyncrasiques. Il est souvent flou, digressif ou vague mais ne comporte pas de véritables ruptures du fil conducteur ni d’incohérence. Les réponses peuvent être soit trop concrètes soit trop abstraites et les mots ou les concepts sont parfois employés de manière inhabituelle (p. ex., le sujet peut dire qu’il n’était pas «parlable »au travail).

Ces sujets sont souvent soupçonneux et peuvent avoir des idées de persécution (p. ex., croire que des collègues de travail cherchent à ruiner leur réputation auprès du patron). Ils sont habituellement incapables de maîtriser l’ensemble des affects et des signaux sociaux indispensables au succès dans les relations et leurs rapports avec les autres paraissent souvent mal adaptés, rigides ou gauches. Ils sont souvent considérés comme bizarres et excentriques à cause de leur maniérisme inhabituel, d’un habillement négligé dont les différents éléments ne vont pas ensemble et d’un manque de respect pour les usages sociaux habituels (p. ex., le sujet ne regarde par ses interlocuteurs dans les yeux, il porte des habits qui ne lui vont pas ou qui sont tachés d’encre et il ne peut pas engager une conversation détendue et humoristique avec ses collègues).

Les sujets qui ont une Personnalité schizotypique ressentent souvent la relation avec autrui comme un problème et sont mal à l’aise quand ils entrent en contact. Bien qu’ils puissent se plaindre de leur manque de relations, leur comportement indique qu’ils ont un faible désir de rapports intimes. Ils ont par conséquent peu ou pas d’amis proches ou de confidents, en dehors des parents du premier degré. Ils sont anxieux en situation sociale, notamment quand ils sont confrontés à des gens qu’ils ne connaissent pas. Ils peuvent entrer en rapport avec d’autres quand cela est nécessaire mais préfèrent toutefois rester seuls car ils ont l’impression d’être différents et de ne pas faire partie du groupe. Leur anxiété sociale ne diminue pas quand ils s’habituent au cadre ou aux gens car leur anxiété est généralement en rapport avec une méfiance à l’égard des intentions des autres. Lors d’un dîner par exemple, une personne qui a une Personnalité schizotypique ne va pas se détendre au fur et à mesure que la soirée avance mais deviendra au contraire de plus en plus tendue et méfiante.