> … la question du savoir et de l’héritage.

Je vous livre ci dessous les premières lignes d’une intervention de Patrick Coupechoux, a l’occasion des Journées de l’AMPI. L’article est long, mais je vous le conseille si vous vous intéressez à la question de la folie et de la folie ordinaire… 

 

Patrick Coupechoux
Le 13 octobre, l’auteur donnait une conférence à Marseilles à l’occasion des Journées de l’AMPI

« Je crois que je ne vais pas vous parler de formation, tout simplement parce que ce n’est pas mon domaine et que je ne suis pas compétent pour cela.
Mais je voudrais, sur la base de mon travail de journaliste, dans le domaine de la psychiatrie, vous proposer les quelques réflexions que le thème de cette journée m’a suggéré.
D’abord, il y a la question de la transmission qui est bien sûr la toile de fond de celle de la formation.

Je dois vous dire que je viens de terminer un travail sur la folie, en perspective d’un nouveau livre, qui m’a conduit à revenir sur les années passées depuis la libération et sur le mouvement désaliéniste.
Ce qui est frappant dans cette période, c’est la question du savoir et de l’héritage.
Parce que ce savoir se nourrit d’un héritage, comme tous les savoirs : celui de Pinel, celui de Freud, celui de Lacan, celui de Marx, celui de Bachelard et de bien d’autres encore. Sans lequel rien n’aurait été possible.
Ce qui m’a également frappé, ce sont les efforts qu’ont consentis les tenants du désaliénisme pour donner à celui-ci les fondements théoriques dont il avait besoin.
Je pense à Lucien Bonnafé, à François Tosquelles et bien sûr à Jean Oury, qui ne se sont pas contentés d’être des praticiens, mais qui ont toujours cherché à théoriser leur démarche, à fonder une pensée.
Je dis cela, pour revenir à des questions très actuelles et très politiques, parce qu’il me semble qu’il est dangereux d’opposer savoir et capacité à aller vers l’autre. Aller vers l’autre suppose un savoir.
Ce n’est pas seulement lui taper dans le dos.
Cette idée, simple pourtant, est totalement en opposition avec la pensée dominante actuelle, surtout concernant la folie, mais pas seulement, j’y reviendrai.
Il suffirait, autrement dit, de confier les fous au milieu social et associatif pour que cette relation puisse s’établir, spontanément.
Je ne suis pas en train de dire que les gens qui animent ces associations, souvent avec un dévouement pouvant aller jusqu’à l’épuisement, ne nouent pas de relation avec les patients.
Mais je pense que leur démarche, ils le reconnaissent souvent volontiers, ne constitue nullement le soin au sens de Tosquelles. Parce qu’il y manque trop souvent le savoir théorique et clinique sur la maladie mentale.

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